De pâles copies de la traditionnelle et originale cherbet de Boufarik envahissent les étals.

Défiant les consignes d’hygiène, la cherbet est sur tous les étals, sur toutes les tables durant ce mois de Ramadhan. Elle demeure la boisson préférée des jeûneurs. Née dans la «Perle de la Mitidja», la ville de Boufarik, elle se vend désormais dans tous les quartiers et ruelles d’Alger, voire du pays. Elle est proposée par des marchands dans des sachets en plastique qui ne la préservent pas des rayons du soleil ou de la chaleur. D’aucuns disent d’ailleurs, que c’est la particularité qui défie le bon goût et l’hygiène pendant ce mois de jeûne.

Mais cette boisson, face aux timides apparitions des agents de contrôle d’hygiène, a fini par s’imposer comme le breuvage le plus prisé et consommé au ftour et en soirée, durant le mois de Ramadhan. Que ce soit à Boufarik, à Alger ou à Mostaganem...

A Boufarik on ne parle pas uniquement de la fameuse zlabia, mais aussi de ce mystérieux breuvage, cherbet. Un rafraîchissement pour lequel il faut jouer des coudes en cette saison estivale. Ce liquide à base d’eau, de citron, de lait, d’eau de rose et d’autres matières dont certains vendeurs avisés cachent jalousement le secret de la formule, est devenu, en peu de temps, un sérieux rival de la limonade.

A telle enseigne que des Algérois n’hésitent pas à se rendre à Boufarik pour s’approvisionner à la source de cette boisson spéciale. Finalement, à Boufarik, on ne parle pas uniquement de la fameuse zlabia, mais aussi de cette envoûtante cherbet. Ainsi, et en dépit de la concurrence de différentes marques de boissons gazeuses et non gazeuses locales ou étrangères, les jeûneurs algériens consomment énormément cette boisson à l’heure de la rupture du jeûne, pour ses supposées vertus nutritionnelles (glucose) en plus de l’indéniable sensation de fraîcheur qu’elle apporte après toute une journée d’abstinence, marquée par les fortes chaleurs.

Nombreuses sont les familles qui s’approvisionnent en grande quantité de cette boisson; jusqu’à cinq litres quotidiennement. Généralement, la demande commence à partir de 17 heures, de longues files se forment alors devant les commerces qui la proposent à un prix variant entre 40 et 60 dinars le litre et demi. Sofiane de Mostaganem ne peut pas imaginer une table de Ramadhan sans la cherbet affirmant qu’elle est omniprésente sur les meïdas du ftour de toutes les familles. Il précise qu’il consomme entre trois et cinq verres en soirée.

Pour Amine, ce genre de boisson est intimement liée au mois de jeûne et constitue l’une des coutumes et traditions ancrées chez les familles mostaganémoises. Il affirme qu’il lui est difficile de se passer de cette boisson quand il est entre amis dans un café. Le Ramadhan c’est surtout l’occasion propice de gagner de l’argent, aussi la tradition veut que les commerces de vente de glaces et de pâtisserie se mettent durant ce mois à la préparation de la cherbet. Toutefois, l’on ne s’improvise pas préparateur et vendeur attitré de cette boisson «ancestrale et traditionnelle». comme se plaisent à le dire les Boufarikois. L’on évoque à ce titre, cet industriel des produits laitiers, basé dans la zone industrielle de Blida, qui aurait inclus cette boisson dans sa gamme de production. Quel n’a été son désappointement après avoir constaté qu’il n’avait pas vraiment atteint les résultats escomptés et ce malgré la bonne présentation du produit. Un autre magnat de l’agroalimentaire, du côté de la zone industrielle de Douéra, qui produit et vend de la cherbet conditionnée dans des sachets en plastique, aurait également trouvé des difficultés à écouler son produit sur le marché. La cherbet fait donc littéralement de la résistance et refuse de se confiner dans le moule de l’industrie.

Cependant, faut-il le signaler, des expériences de production aux normes ont bien réussi. Il n’est pas rare, en effet, de trouver sur les rayons des supérettes de la cherbet conditionnée dans des bouteilles Tetra Pack. Mais les croyances ont la peau dure. Pour Boualem, cet ancien préparateur et vendeur de cherbet à Boufarik, l’industrialisation de ce produit du terroir, n’est pas la solution car le produit perd inéluctablement son charme et son goût.

«La cherbet doit être préparée traditionnellement avec des matières naturelles et non chimiques. Nous préparons cette boisson selon les strictes consignes héritées de nos ancêtres. C’est-à-dire, avec des produits naturels sans conservateur, ni colorant, ni même d’acide citrique», explique-t-il. Tout en ajoutant que «la consommation de cherbet ne doit pas dépasser les 24h après sa préparation».

Source: L'Expression


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