Sur la petite allée bordée de platanes, à la sortie est de la ville, les petits attelages de mulets, chargés de carottes, de salades et de coriandre, se faufilent entre la file de camions gorgés de pommes de terre et de tomates pour entrer les premiers, dans la brume matinale, au marché de gros de Boufarik.
Ce marché est une curiosité: "c'est le ventre de la Mitidja".Qu'il vente ou qu'il neige, c'est un spectacle hallucinant produit par des ballets incessants de camions de gros tonnages, de camionnettes et de petits attelages de mulets qui, dans une cohue indescriptible, alimentent heure après heure, jusqu'en fin d'après midi, les carreaux des mandataires.
Disséminé sur un espace réduit, le marché de gros de Boufarik est le passage obligé d'au moins la moitié de ce qui se produit dans la Mitidja, les plaines de Chlef, Ain-Defla et Mascara.
"Le marché est tel qu'il a toujours existé depuis l'époque coloniale. C'est le même emplacement, la même ambiance, la même cohue, les mêmes cris des porteurs. Sauf qu'aujourd'hui, il a un besoin urgent d'équipements modernes", souligne M. Boumehdi, l'adjudicataire du marché de gros de Boufarik, qui l'a loué pour la coquette somme de 6,30 millions de dinars par mois. "Nous avons pu réguler les activités commerciales, mis en place des conditions idéales pour les négociants et les mandataires, mais le marché reste quand même sous-équipé", a-t-il ajouté.
Ce marché, qui bat le rappel de tous les négociants en fruits et légumes du pays, enregistre en moyenne 500 à 800 entrées de camions par jour. Tout ce qui se produit en Algérie comme fruits, légumes, maraîchages, fruits secs, conserves sont disponibles au marché de Boufarik. La dernière nouveauté est qu'aujourd'hui des containers de fruits exotiques et tropicaux (bananes, kiwi, raisins, pommes, poires, ananas, fruits en conserves) arrivent directement du port d'Alger vers ce marché.
Une virée autour des carreaux des mandataires en vaut la peine, un véritable tableau "nature": variétés de pommes de terre, de poivrons, d'haricots, de salades, de tomates, jusqu'aux choux de Bruxelles, aux abricots, cerises, nèfles, pommes, bananes, ananas, kiwi, dattes (deglet nour) et aux raisins vermeil d'Afrique du sud.
Le marché compte 91 carreaux de mandataires, sommairement aménagés en forme de grosses cages grillagées, et 170 emplacements à même le sol. "Nous percevons des loyers à raison de 4.500 DA/mois pour les carreaux et 3000 DA/mois pour les emplacements", précise M. Boumehdi.
La grande partie de ses recettes, provient des droits d'entrée au marché. Les tarifs vont de 50 dinars pour la camionnette vide à 800 dinars pour le camion de 10 tonnes ou un container, 600 DA pour le camion de 5 tonnes et 400 DA pour celui de 2,5 t, en passant par la fourgonnette chargée à 250 dinars.
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