Le quartier dit RHP (Résorption de l’habitat précaire) situé au centre de Chebli (w. de Blida) est sous les eaux depuis le mois de janvier.
En effet, plus d’une centaine de familles sont «coincées» chez elles à cause d’un projet d’aménagement de rues, décidé, selon les habitants de cette agglomération, «à la légère». Sur les lieux, nous constatons que les six rues qui sillonnent ce quartier ont été décapées pour être goudronnées et que les travaux, pour l’instant, sont bloqués.
Les riverains (le mot convient à la situation à plus d’un titre), en colère, rencontrés au bord de ces flaques d’eau qui leur servent de rues, s’interrogent sur la «conformité» du projet avec la période. «C’est un travail qui doit se faire en été, pas en hiver ! Je me demande si les décideurs ont pensé à nous avant de venir décaper devant nos portes», nous dit un homme d’une cinquantaine d’années.
Son voisin prend le relais : «Nous n’avons pas été avertis avant ! Nos voitures sont enfermées dans nos garages depuis le début des travaux ! C’est une situation invivable ! De l’eau jusqu’à nos portes, de la boue partout, et nous ne voyons pas le bout du tunnel ! Si les pluies persistent, nous ne pourrons même pas sortir de chez nous !» Un troisième nous informe : «Le problème, c’est qu’ils ne profitent pas des erreurs commises ! Ils ont vu ce qu’ils ont causé comme dégâts chez nous, et ils viennent de refaire la même chose dans le quartier à côté, dit ‘‘Cité des fils de chahids !’’»
Avant les vacances scolaires et pendant que les adultes déversaient leur colère, un groupe d’écoliers pataugeaient dans la gadoue, avec leurs cartables sur le dos, certains ont retroussé les pas de leurs pantalons et ont retiré leurs chaussures qu’ils tiennent à la main, d’autres ont décidé d’y aller carrément, tout habillés. Sorti de son contexte, ce spectacle rappellerait la misère et le dénuement du début du siècle dernier. Malheureusement, ces enfants vivent cette situation déplorable au début du XXIe siècle !
El Watan - 18 mars 2012