L’éloignement des écoles, les routes dégradées et impraticables et le manque d’infrastructures de base sont parmi les points soulevés par la population locale.

Les habitants de Haouch Bourari, à 3,5 km à l’est de Boufarik, dans la wilaya de Blida, ont fermé la route de Chebli à la circulation (Boufarik) cette semaine pour exprimer leur mécontentement au sujet des conditions très précaires et difficiles dans lesquelles ils vivent, pour certains, depuis l’indépendance. Près de trois cents familles vivent dans cette ancienne ferme agricole, dans un décor de verdure que le visiteur anodin peut leur envier, mais dans des conditions que les concernés jugent indécentes. Ce sexagénaire, qui semble bien connaître la région pour y avoir travaillé pendant les années soixante, nous résume la situation : «Cette partie de la Mitidja était considérée, pendant la colonisation, comme le grenier de l’Europe, on s’autosuffisait et on exportait même à l’étranger. Aujourd’hui, nous vivons dans la misère. Nos enfants parcourent, durant les jours de pluie, près de deux kilomètres dans la boue, jusqu’à Haouch Brossette, pour aller à l’école. Quand nous avons revendiqué le droit d’avoir des salles de classe pour nos enfants, on nous a demandé de ‘‘trouver’’ un emplacement ! Toutes les terres appartiennent à l’Etat, c’est donc à lui de désigner l’endroit où sera érigée la future école… si un jour elle le sera !»

Le chef de la daïra de Boufarik, qui a promis que des solutions allaient être trouvées à leur situation, a été pris à partie par la population qui réclamait des délais. «On nous a promis monts et merveilles à chaque passage d’un officiel, mais rien n’a jamais été fait !», râle un jeune homme. Ce qui a provoqué la colère des citoyens, c’est la déclaration de ce responsable qui déclare «ne pas connaître Haouch Bourari» qui se trouve à 3,5 km de… son bureau. Un vieil homme, des papiers à la main, apostrophe le fonctionnaire : «L’Etat nous a délimité des terrains à bâtir et nous a donné des décisions provisoires, nous attendons nos arrêtés de construction depuis 1990 !»

Ce barrage, fait de troncs d’arbres et de branchages, élevé par les citoyens courroucés, sous une pluie fine et froide au beau milieu de la route, a causé beaucoup de désagréments aux automobilistes, contraints de rebrousser chemin sur une chaussée glissante envahie par la gadoue. Le commandant de gendarmerie, M. Salah, venu sur les lieux, a parlementé avec les citoyens et leur a reproché, malgré la légitimité de leurs revendications, le moyen employé pour se faire entendre. «Si tous ceux qui avaient quelque chose à demander aux responsables barraient les routes, où irait le pays ? Le dialogue est le meilleur moyen et le plus civilisé pour débloquer une situation.»

Les habitants, qui demandaient en priorité des routes et qui déclaraient ne faire confiance qu’à la gendarmerie, avaient fini par accepter les conseils de l’officier : choisir un groupe de quatre personnes pour aller discuter avec le P/APC de Boufarik et se mettre d’accord avec lui par écrit sur les délais. Une mention spéciale pour cet officier très diplomate. Le barrage a été défait avant le départ de la délégation à la mairie. Les habitants de Haouch Bourari attendent beaucoup de cette entrevue : que des routes praticables soient ouvertes, que le gaz de ville qui passe à quelques mètres de chez eux arrive jusqu’à leur demeure, que leurs enfants aient une école pour leur épargner le calvaire des déplacements éprouvants et que leur situation administrative soit régularisée par l’établissement de ces arrêtés de construction attendus depuis… 21 ans.

Source: El Watan - 01 dec 2011


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