A Boufarik on ne parle pas uniquement de la fameuse zlabia, mais aussi de ce rafraîchissant Charbet qui, en ce mois de ramadhan, s’arrache à coup de coude. Ce liquide à base d’eau, de citron, de lait, d’eau de rose et d’autres matières dont certains vendeurs réputés cache bien le secret de la formule, est devenu, en peu de temps, un sérieux rival de la limonade.

 

Dans cette ville autrefois réputée pour ses belles orangeraies, on n’étanche rarement sa soif avec de la limonade qu’elle soit de la marque Hammoud Boualem ou même des autres boissons de marques internationale, seule le charbet garni les tables des jeûneurs. Il occupe une place prépondérante sur le marché des boissons.

Mais, n’est pas qui veut un préparateur et vendeur attitré de cette boisson ancestrale et traditionnelle. Un industriel des produits laitiers basé dans la zone industrielle de Blida, a inclus cette boisson dans sa gamme de production mais sans vraiment atteindre les résultats escomptés et cela malgré la bonne présentation du produit. Un autre du côté de la zone industrielle de Douira, qui produit et vend du Charbet conditionné dans des sachet en plastique, trouve des difficultés à épuiser son produit sur le marché.

Pour Boualem, cet ancien préparateur et vendeur de Charbet à Boufarik, l’industrialisation de ce produit du terroir, n’est pas une bonne idée car le produit perd son charme et son goût. « Le Charbet doit être préparé traditionnellement avec des matières naturels et non chimiques. Nous préparons cette boisson selon les strictes consignes héritées par nos ancêtres. C’est-à-dire, avec des produits naturels sans conservateur ni colorant ni même d’acide citrique » explique notre interlocuteur. Tout en précisant que « la consommation du Charbet ne doit pas dépasser les 24H après sa préparation ».

« C’est une histoire traditionnelle bien ancrée dans les mœurs des gens. C’est un goût, une saveur ou plus exactement un produit qui refuse d’être industrialisé », souligne Boualem qui en ce mois de ramadhan ne connaît pas de repos car il passe tout son temps à préparer secrètement le Charbet chez lui et gérer en même temps la vente au magasin. Il emploie cinq personnes à plein temps dont trois pères de famille ainsi que des jeunes filles qui l’aident dans l’opération de la préparation du Charbet et l’entretien des lieux. Le respect de l’hygiène est une condition sine qua none à sa réputation.

Cette année, le prix du litre du Charbet a augmenté vu la rareté du citron et la hausse sans cesse que connaît le prix du sucre. « Au début nous avons hésité de nous engager dans la vente du Charbet en ce mois de ramadhan, mais nos clients habitués à acheter ce produit en grande quantité, nous on encouragés à produire, et contrairement à toute attente, le nombre des clients a même doublé » fera remarquer le commerçant interpellé sans cesse par les clients qui ont fait leurs commandes.

Après avoir fait un nom à Boufarik, dans la grande Mitidja et le grand Alger, les deux familles Kitchah et Ait Ali qui dominent le marché de Charbet à Boufarik depuis des années, se livrent toujours à une concurrence rude. Leur but est de s’imposer incontestablement sur le marché pour devenir le numéro un du Charbet. Pour réaliser cet objectif, cette année, une des familles, a même fait un coup de marketing en imprimant leur nom et adresse sur le sachet qui contient le fameux liquide.

A Boufarik, cette boisson dont l’existence remonte à l’ère ottomane, a attiré cette année beaucoup de jeunes qui ont ouvert des boutiques pour vendre le Charbet qui, jadis, était servi dans les fêtes et les mariages. La tradition se perpétue jusqu’à nos jours.


Horizons, publié le 07 Septembre 2009

 


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