Il a fait rêver les foules et chavirer les salles. Au prix de prédispositions exceptionnelles et d’une volonté de fer. Mais pas seulement pour gagner, le moindre détail compte, même la couleur du maillot ! Vert, blanc et rouge.

Sid-Ali Ferdjani a su devenir à un moment ou à un autre le meilleur de sa discipline.

Qu’a-t-il de plus que les autres ? Les grands champions possèdent généralement des capacités de charge et d’adaptation à l’effort hors du commun, un héritage génétique avantageux et une maîtrise parfaite de leurs émotions. Mais la plus haute marche du podium tient aussi à quelques détails. Dans les salles de sport, le vert, le blanc et le rouge ont la cote. Pas étonnant, à en croire les chercheurs de l’Université de Durham, au Royaume-Uni. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la très sérieuse revue scientifique Nature. Russel Hill et Robert Barton sont formels. «Porter du rouge est régulièrement lié à une haute probabilité de vaincre.»

Actuellement, à la huitième place au classement mondial du cheval d’arçon, champion arabe et double champion d’Afrique en titre de gymnastique, Sid Ali Ferdjani affiche, malgré ses 30 ans, un redoutable palmarès. Le gymnaste algérien veut s’inscrire dans la légende.

Une image qu’il entend mettre concrètement au service de son pays qu’il aime plus que tout. Portrait d’une force tranquille de la nature au mental d’acier et aux pieds bien sur terre. Sans commentaire. Un palmarès pour le moins éloquent pour l’enfant de Boufarik, pourtant loin d’être arrivé à maturité dans son art. Un potentiel énorme pour une star qui n’a pas fini de briller.

S’il règne en maître aujourd’hui dans les salles de gymnastique, c’est un peu par hasard qu’il est arrivé à la discipline alors que la plupart des jeunes de son âge préfèrent le football ou, du moins, l’autre discipline très répandue à Boufarik, le basket-ball.

Au début, il aimait le football pour lequel il possédait de bonnes qualités, mais il était attiré par la gymnastique, une discipline qui lui collait à la peau. Il avait même intégré un centre de formation à Boufarik où il était promis à un bel avenir, n’étaient quelques embûches qui ont retardé son éclosion. Mais, après quelques années, quelle ne fut sa (mauvaise) surprise, lui, qui arrivait facilement à s’imposer devant plus fort que lui, de passer complètement à côté de son sujet, lors d’un tournoi initiatique, battu par quelqu’un qui avait tout sauf le physique de perdant. Il avait une tête de gentil, à la limite une tête bien pleine et bien faite, une tête à résultats. Cette déconvenue l’a vraiment tourmenté. C’était la première fois qu’il subissait une telle défaite, mais qui l’a forgé par la suite, faisant de lui un des géants d’Afrique. Il cogite et commence à comprendre. La gymnastique, ce n’est pas faire des prouesses comme on peut le faire à la maison, sur un matelas ou sur un tapis moelleux. Il comprit qu’il ne fallait pas se fier aux apparences et qu’il fallait d’abord travailler l’intérieur. Il a également compris toute la rigueur et la maîtrise que ce sport exigeait. Et ça lui a plu, explique-t-il.

Alors il commence consciencieusement à s’entraîner. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, il est toujours là, jour après jour. Il rassurera sa personnalité en ne tardant pas à rendre correctement la monnaie de la pièce à ceux qui lui avaient reproché son passage à côté. En gym, ce n’est pas comme en sports collectifs : vous n’avez pas droit à l’erreur. Car il n’y aura que le sol pour vous rattraper. Toutefois, le problème n’est pas de tomber mais de savoir se relever. Il trouve que c’est une bonne école de la vie. «Il faut se fixer des objectifs et tout mettre en œuvre pour les atteindre. Ça nous apprend à prendre conscience de nos capacités», analyse l’actuel champion continental. Il révèle un gros potentiel qui ne manque pas d’intéresser son premier entraîneur, lequel a fait de lui un super champion. Au Jeux panarabes du Caire, les gymnastes algériens ont réalisé le doublé en barre fixe avec Sebti Youcef et Sid Ali Ferdjani, classés respectivement premier et deuxième. Leur compatriote Fatiha Aïssaoui s’est contentée de la médaille de bronze au cheval d’arçon. Cette discipline a rapporté à l’Algérie une moisson de médailles : une en or, trois en argent et trois en bronze. Aux 9es Championnats d’Afrique des nations, qui se sont déroulés dans une salle de l’international Cairo Stadium, l’Algérie, par le biais de Hacine Mohamed Amir a obtenu l’or au concours de gymnastique artistique de la catégorie juniors alors que, dans le même concours dans la catégorie seniors, une autre médaille d’or a été remportée par Sid-Ali Ferdjani, talonné par son compatriote Fateh Aït Saada, qui s’est contenté de la médaille d’argent. En Coupe du monde, pour leur première participation, nos deux spécialistes au cheval d’arçon et aux anneaux, Aït Saada Fateh et Sid-Ali Ferdjani, ont réalisé de bons résultats en France. En effet, lors de la première journée, Saada Fateh a décroché la 12e place, Sid-Ali Ferdjani s’est qualifié pour la finale, grâce à sa 8e position au classement général de sa spécialité (arçon). Ainsi, avec ce nouveau classement pour cette première participation de l’année, avec le nouveau code, les responsables de la fédération estiment que ces résultats sont très satisfaisants. «Ce qui permettra de nouer des espoirs pour la suite des compétitions», indiquera le président Zaatar. Les gymnastes Ferdjani et Aït Saada ont pris part à l’étape de Coupe du monde Cottbus (Allemagne). Les Algériens participeront à la Coupe du monde qui doit se dérouler à Stuttgart et Glasgow.

http://www.latribune-online.com/suplements/sportsup/12324.html

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